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Loyers impayés : propriétaires et locataires ne se protègent pas assez
Rédigé par Emilie Gardes le 10 août 2022
Relu et validé par Alexandre BERGES
L’Agence nationale pour l’information sur le logement s’inquiète de la hausse du phénomène de loyers impayés, redoutant une nouvelle ascension avec l’inflation de 2022.
Dans son rapport d’activité 2021 publié le 23 juin dernier, l’Anil (Agence nationale pour l’information sur le logement) met l’accent sur un risque qui atteint durement les propriétaires comme les locataires qui le subissent : les loyers impayés. En effet, si le champs de « l’accès et le maintien dans l’habitation » est celui qui a comptabilisé le plus de consultations auprès de l’organisme l’an passé (71 034 contre 68 252 en 2020), le domaine des « impayés et des expulsions » arrive en seconde position avec 52 237 sollicitations. Parmi elles, 23 % provenaient des bailleurs, le reste émanait des locataires.
Inquiétudes pour 2022 avec la montée de l’inflation
Dans son étude, l’organisation de service publique émet quelques préoccupations, constatant une augmentation de la précarité chez les locataires témoignant de difficultés à assumer mensuellement leurs loyers. Ils étaient, en 2021, 26 % à recevoir les minimas sociaux contre 22 % en 2020. L’année 2022, telle qu’elle a commencé accompagnée de conditions économiques et sanitaires compliquées (montée exponentielle de l’inflation, persistance de la pandémie de la Covid-19, …) ne laisse guère présager de notable amélioration pour les foyers déjà en souffrance financière.
Les propriétaires supportant ces manques ne sont, également, pas sans peine. La grande majorité ayant acquis par l’emprunt immobilier leurs logements mis en location, ils doivent endosser sur leurs propres deniers le remboursement de leur crédit qui, lui, ne peut s’interrompre à loisir. Seuls les plus avisés qui se sont pourvus d’une assurance « Garantie des loyers impayés » peuvent espérer glaner la prise en charge des traites (loyers, charges, …) non honorées par leurs occupants. Dans son rapport, l’Anil précise que 17 % des bailleurs perçoivent aussi les minimas sociaux. En outre, parmi tous les propriétaires concernés, un tiers sont des seniors de plus de 60 ans ayant nécessité de percevoir ces loyers pour grossir leur faible pension de retraite.
Des mesures mises en place
Afin de lutter plus efficacement contre la hausse de ce phénomène de fragilisation locative, l’Anil a réalisé une campagne de diffusion massive de son numéro de conseil et d’assistance « SOS loyers impayés » par le biais d’affiches et de flyers. Elle a par ailleurs, avec le concours du ministère du Logement, rédigé en début d’année un guide dédié aux aides en cas d’impayés de loyers.
Enfin, l’agence nationale rappelle que des solutions de prévention peuvent exister. Par exemple, la garantie « Visale » lorsqu’un bailleur loue à un jeune âgé de 18 ans à 30 ans, et percevant moins de 1 500€ de ressources par mois. Totalement gratuite, elle indemnise jusqu’à 1 300 € de loyers impayés en régions et 1 500 € en Ile-de-France.
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