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Bouilloires énergétiques : 1 Français sur 2 est prêt à réaliser des travaux pour améliorer le confort d’été
Rédigé par Agathe CATHALA le 30 juillet 2024
Relu et validé par Julien PELISSIER
Si les passoires énergétiques ont notamment été mises sur le devant de la scène depuis la loi Climat et résilience et le calendrier d’interdiction à la location progressif des DPE E, F et G, ce ne sont pas les seuls logements à nécessiter des travaux de rénovation énergétique. D’après le baromètre Teksial d’OpinionWay, 5,2 millions de logements sont aujourd’hui considérés comme des bouilloires énergétiques, c’est-à-dire où il est difficile d’habiter durant l’été en raison des températures intérieures et d’une mauvaise isolation.
5,2 millions de bouilloires énergétiques en France
Que ce soit dans le cadre de la loi Climat et résilience ou encore de la lutte contre l’habitat dégradé ou indigne, les passoires thermiques sont au cœur de la réflexion sur l’amélioration de la performance énergétique des logements, mais également du confort de ceux qui les habitent. Pourtant, la perte de chaleur et d’énergie n’est pas le seul problème que peuvent rencontrer les locataires.
Alors que les températures sont de plus en plus élevées l’été, on recense aujourd’hui en France 5,2 millions de bouilloires énergétiques, c’est-à-dire ces logements dans lesquels la chaleur s’installe en été, les rendant difficilement vivables. D’après une étude d’OpinionWay, c’est une problématique rencontrée par 74 % des Français en 2024, soit 10 points de plus qu’en 2023.
74 %
C’est la part des Français qui ont trop chaud dans leur logement en période estivale
Les locataires sont un peu plus impactés par le problème puisqu’ils sont 78 % à en souffrir contre 70 % des propriétaires. Un chiffre qui augmente encore chez les jeunes de 18 à 24 ans, qui connaissent des situations souvent précaires : ils sont 82 % à être concernés. Les habitants de la région sud-est sont d’ailleurs ceux qui subissent le plus la chaleur, puisque 80 % des personnes interrogées en font part.
49 % des Français prêts à rénover leur logement pour lutter contre la chaleur
Face aux températures estivales de plus en plus élevées et au nombre important de bouilloires énergétiques, les travaux de rénovation pour adapter les logements aux vagues de chaleur sont de plus en plus envisagés. En effet, un Français sur deux déclare vouloir entreprendre ce type de travaux.
49 %
C’est le nombre de Français prêts à faire des travaux dans leur logement pour contrer la chaleur en été.
D’ailleurs, le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), critère pour pouvoir bénéficier de l’aide à la rénovation énergétique de l’Anah, MaPrimeRénov’, se fraye peu à peu un chemin dans les références des Français. Ils sont 27 % à déclarer vouloir faire appel à des artisans certifiés RGE, et 17 % à envisager les entreprises spécialisées en isolation.
Actuellement, le frein principal reste le coût des travaux, puisque 33 % de la population interrogée explique ne pas avoir les moyens d’en entreprendre, malgré les différents dispositifs d’aide à la rénovation énergétique.
Une évolution du DPE vers un indicateur de confort ?
Pour permettre à ces Français vivant dans des bouilloires énergétiques d’accéder plus facilement aux travaux de rénovation, le rapport de la commission d’enquête sur la rénovation énergétique missionnée par le Sénat proposait dès mars dernier de faciliter l’accès aux aides, afin de protéger les logements contre la chaleur. Parmi les autres propositions phares de ce rapport : l’intégration de la notion de confort d’été dans les critères du DPE, le diagnostic de performance énergétique.
Si le nouveau DPE entré en vigueur au 1er juillet 2021 amorçait déjà la prise en compte du confort d’été pour rendre les logements plus vivables tout en consommant moins d’énergie, ce n’était pas un critère pour la note finale. De fait, les propriétaires n’étaient pas forcément encouragés à améliorer le confort estival de leur logement.
Une proposition appuyée par l’Ademe, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, qui recommande de créer un indicateur permettant de prendre en compte le confort global dans les travaux de rénovation. Cela permettrait de valoriser la démarche au niveau des aides accordées pour la rénovation énergétique, aujourd’hui plutôt axées sur l’isolation en hiver. La proposition principale ? Transformer le DPE en un indicateur de confort et non plus d’énergie, axé autour de quatre piliers centraux :
- Le rayonnement des parois ;
- La température de la pièce ;
- L’humidité de l’air ;
- La vitesse de circulation.
Une manière d’optimiser l’amélioration de la performance énergétique à la fois contre le froid en hiver et les températures de plus en plus élevées de l’été.
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