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Colocation intergénérationnelle : la solution gagnant-gagnant
Rédigé par Maeva FLORICOURT le 05 février 2024
Relu et validé par Alexandre BERGES
La colocation intergénérationnelle gagne en popularité en France ces dernières années. Elle réunit sous un même toit une personne âgée et un étudiant, offrant à chacun des avantages non négligeables. À l’heure, où la précarité des étudiants et l’isolement des séniors sont pointés du doigt, cette nouvelle forme de cohabitation apparaît comme la solution idéale.
Un mode de colocation réglementé par la loi Élan 2018
Encadrée par la loi Élan 2018, la colocation intergénérationnelle s’adresse aux jeunes de moins de 30 ans (étudiants, jeunes travailleurs, stagiaires) et aux personnes âgées de 60 ans et plus. Cette forme d’habitation implique que :
- L’hébergeur offre une chambre d’au moins 9 m²,
- Et le que le sénior peut être locataire ou propriétaire de son logement.
Autre modalité à respecter : le logement doit être la résidence principale de l’hébergeur. Ce type de colocation exige un bail de location spécifique, différent des baux traditionnels. C’est ce qu’on appelle le contrat de cohabitation intergénérationnelle. Ici, les deux parties fixent librement la durée et la contrepartie financière, avec un préavis d’un mois pour mettre fin au contrat.
L’application de la contrepartie financière dans une colocation intergénérationnelle
Légalement, il n’existe pas de montant fixe ou de plafond pour la contrepartie financière. La réglementation stipule simplement une mise à disposition du logement « en échange d’une contrepartie financière modeste ». Cette somme peut inclure une partie des charges mensuelles et peut être réduite si la personne logée rend quelques services à l’hébergeur, ceux-ci doivent obligatoirement être mentionnés dans le contrat. À noter que ces services ne créent pas de lien de subordination et ne peuvent donc pas donner lieu à un contrat de travail.
Autre avantage de la colocation intergénérationnelle : l’hébergeur peut bénéficier d’exonérations fiscales si le logement est la résidence principale des deux parties et si la contrepartie financière respecte les plafonds définis par l’administration fiscale.
À noter que si l’hébergeur est éligible à l’APL avant la colocation, il peut continuer à en bénéficier, la contrepartie financière n’étant pas prise en compte dans le calcul de cette prestation sociale. De même, si le logement reste la résidence principale de la personne logée, elle peut également bénéficier de l’APL.
Une solution avantageuse pour les jeunes et les séniors
Cette forme d’habitat est donc conçue pour accueillir différentes générations sous un même toit, moyennant un loyer gratuit ou modéré. En somme, une solution qui profite à tous.
- Le partage des coûts ; pour les jeunes, c’est souvent une option plus abordable pour se loger, car la contrepartie financière est généralement moins élevée que le loyer standard. Pour les séniors, cela peut aider à compléter leurs revenus ou à réduire leurs charges
- L’échange intergénérationnel qui crée une dynamique d’échange entre les générations
- La réduction de l’isolement social et notamment pour les séniors
- Les services mutuels.; bien que limités et non professionnels, les services rendus aux aînés peuvent alléger certaines tâches quotidiennes tout en réduisant la participation financière des jeunes
- La possibilité de bénéficier d’avantages fiscaux ou d’aides au logement.
Un mode de vie qui séduit de plus en plus
À chaque rentrée, le casse-tête est le même pour tous les étudiants : se loger et si possible à moindre coût. Cette recherche s’est complexifiée au fil des ans, impactée par la pénurie d’offres et l’explosion du prix des locations. C’est dans ce contexte que la colocation intergénérationnelle s’est imposée comme l’une des solutions les plus avantageuses.
Désormais, des associations s’y sont spécialisées et accompagnent les jeunes et les séniors qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure. À Montpellier, un Ehpad a même proposé en septembre dernier d’accueillir 20 étudiants au sein de ses cinq résidences. En échange, les jeunes devaient bénévolement consacrer trois heures par semaine aux séniors logeant au sein de l’Ehpad. Ce type de projet social et solidaire n’est plus un fait isolé. Il prend d’ailleurs tout son sens ces dernières années avec la mise en lumière de l’isolement des personnes âgées et de la précarité des étudiants. Aucun doute que cette forme d’habitat continue de faire parler d’elle dans les années à venir.
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