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Faux courtiers : comment sécuriser votre projet immobilier ?

Rédigé par Maeva FLORICOURT le 22 janvier 2025

Depuis plusieurs mois, le marché immobilier fait face à une recrudescence de faux courtiers. En mars 2024, les courtiers Meilleurtaux ont signalé une forte hausse des arnaques lors de la souscription de crédits immobiliers, une alerte confirmée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) de la Banque de France en septembre. Le préjudice estimé se chiffrerait déjà à plus d’un milliard d’euros. Avec la reprise annoncée du marché immobilier, les occasions de tomber dans le piège se multiplient. Face à ces manœuvres frauduleuses, il est essentiel de comprendre les rouages de cette arnaque et d’adopter les bons réflexes pour protéger son capital.

L’essor des faux courtiers : pourquoi maintenant ?

Si le marché immobilier reprend des couleurs, les conditions d’octroi de prêts restent néanmoins exigeantes : les banques imposent encore des critères stricts et la hausse brutale des taux d’intérêt complique toujours la donne. Dans ce contexte, beaucoup de ménages choisissent de faire appel à un courtier pour monter un dossier solide et négocier au mieux leurs conditions d’emprunt.

C’est précisément là que se nichent les arnaqueurs : ils profitent de la complexité des démarches et de la confiance que les particuliers placent dans le rôle de l’intermédiaire. Le procédé est simple : les victimes sont appâtées par des publicités sur les réseaux sociaux ou de faux sites de comparateurs de crédit immobilier. Le démarchage commence alors par téléphone ou par courriel. L’approche des arnaqueurs est souvent très rassurante : faux documents officiels, en-têtes professionnelles, offres de taux soi-disant préférentiels, etc. 

Après la signature d’une fausse offre de crédit, les escrocs exigent des victimes qu’elles transfèrent leur apport personnel via des virements vers des comptes parfois ouverts au nom d’établissements dont l’identité a été usurpée. Un autre scénario consiste à proposer des fausses offres de rachat de crédit. Dans ce cas de figure, les victimes sont invitées à effectuer un virement pour rembourser leur premier crédit sur un compte désigné appartenant aux escrocs.

Des signaux d’alerte à ne pas négliger

Même si certains escrocs sont de plus en plus habiles, quelques signaux doivent immédiatement éveiller vos soupçons :

Le taux d’intérêt promis : aujourd’hui, les taux moyens de crédit immobilier sont autour de 3 % sur 15 ans, 3,15 % sur 20 ans et 3,30 % sur 25 ans. Si on vous propose un emprunt à 2,5 % ou moins, il y a de fortes chances que ce soit trop beau pour être vrai.

Les demandes de paiement direct : dans une procédure légale, le courtier touche des honoraires, certes, mais la plupart des transactions (versement de fonds, acomptes, remboursement de capital) passent nécessairement par la banque et, au moment de l’acte définitif, par le notaire. Méfiez-vous donc de tout courtier exigeant un virement sur un compte personnel ou étranger.

L’absence d’enregistrement officiel : tous les courtiers sont tenus de figurer sur le registre de l’Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (Orias). Avant de vous engager, prenez quelques minutes pour vérifier en ligne que le cabinet ou l’agent est bien inscrit. Cette précaution simple peut vous éviter de lourdes conséquences.

Une approche trop insistante ou agressive : les escrocs n’hésitent pas à bombarder leurs cibles de messages personnalisés et de promesses mirobolantes. Si vous ressentez une pression pour signer ou payer rapidement, il est préférable de prendre du recul et de vérifier l’identité de votre interlocuteur.

Que faire en cas de suspicion d’escroquerie ?

Vous suspectez une tentative de fraude ? Pas de panique, plusieurs solutions s’offrent à vous :

• Contactez directement votre banque : en cas de doute, appelez votre conseiller pour vérifier la faisabilité des taux annoncés et la réputation de l’intermédiaire.
• Consultez votre notaire : avant de procéder à tout versement, assurez-vous que le professionnel chargé de la transaction a bien validé les coordonnées bancaires du bénéficiaire. Les faux notaires existent également, la vigilance doit donc être de mise.
• Vérifiez les avis en ligne : les forums spécialisés et les plateformes de comparaison peuvent regorger de témoignages d’anciens clients. Un courtier n’affichant aucune trace sur internet ou des retours exclusivement négatifs mérite votre plus grande prudence.

Les bonnes pratiques pour un projet immobilier réussi

Pour sécuriser votre achat ou votre investissement, quelques étapes sont incontournables :

Ne jamais donner ses informations personnelles au premier venu : identité, coordonnées bancaires, justificatifs de revenus, etc. Ces documents peuvent être utilisés à des fins malhonnêtes par des escrocs. De même, il est utile de faire jouer la concurrence pour obtenir les meilleures conditions. Un professionnel sérieux vous fournira toujours un mandat clair et des modalités d’honoraires transparentes. Enfin, l’achat d’un bien immobilier constitue un engagement sur le long terme. Évitez les décisions précipitées sous la pression d’un interlocuteur trop insistant.